La maladie d’Auguste Renoir est sans aucun doute l’un des événements ayant le plus marqué la vie de l’artiste. En effet, artiste peintre et sculpteur, maître incontesté de l’impressionnisme, Auguste Renoir commence à souffrir, dès 1891, de troubles rhumatologiques. En 1897, le diagnostic tombe : le peintre souffre d’une polyarthrite rhumatoïde. La maladie s’aggrave au fil du temps et impacte fortement sa vie et son art.
Le combat d’Auguste Renoir
Certains l’ignorent, mais la maladie d’Auguste Renoir est sans aucun doute l’un des moments difficiles de la vie du peintre impressionniste. En effet, elle a eu un grand impact sur l’artiste qui a mené un combat quotidien contre la maladie. C’est en 1891 que le peintre Auguste Renoir commence à souffrir de légers troubles rhumatologiques. En 1897, à l’âge de 56 ans, il est frappé par la polyarthrite rhumatoïde qui est une maladie auto-immune qui touche les articulations.
Un an plus tard, en 1898, les troubles de Renoir se sont considérablement aggravés au point de l’empêcher de tenir correctement son pinceau. Selon son fils Jean Renoir, Auguste Renoir absorbait de grandes quantités d’antipyrine afin de soulager sa douleur. À partir de 1902, sa santé décline progressivement et ses mains finissent par être déformées par la goutte. Les genoux de l’artiste ont également été affectés par la déformation. Après la goutte, Auguste Renoir est aussi atteint d’arthrose puis d’une polyarthrite chronique évolutive.
La maladie d’Auguste Renoir était devenue si grave qu’il n’arrivait même plus à se rendre à son atelier en marchant normalement. Il était obligé d’utiliser deux cannes et à partir de 1910, il n’arrivait plus à y aller sans fauteuil roulant. Sa maladie évolue à partir de cet instant, vers une polyarthrite invalidante. Le peintre ne peut plus marcher ou se tenir debout.
L’incidence de la maladie sur son art
La maladie d’Auguste Renoir a fortement impacté son art. En 1902, l’artiste n’arrivait plus à tenir ses pinceaux. D’ailleurs, une rumeur folle circula à ce sujet. Selon l’opinion publique, on lui attachait les pinceaux afin qu’il puisse peindre, ce qui n’était absolument pas vrai. Même si Auguste Renoir ne pouvait plus utiliser ses doigts, il pouvait encore bouger les bras et les poignets. Gabrielle, une parente de son épouse qui était toujours près de lui pour l’aider, lui enfonçait les pinceaux entre les doigts. Parfois, les pinceaux étaient retenus entre ses doigts à l’aide de rubans et de cordons.
Malgré la douleur, il ne cessait de peindre et redoublait constamment d’effort, comme si l’art était pour lui un exutoire à la douleur. Sa maladie, évoluant vers une polyarthrite invalidante, Auguste décide alors de modifier son style pictural. Les couches de peinture sont alors devenues plus larges et ont également perdu en épaisseur. Alors qu’il devient totalement invalide, l’artiste n’arrête toujours pas de peindre.
Certains pourraient croire qu’en raison de la maladie, l’art d’Auguste Renoir était devenu médiocre, mais en vérité, c’était tout le contraire. C’est durant cette période qu’Auguste Renoir a peint ses plus belles œuvres. Au sommet de son art, il réalise alors entre 1918 et 1919 l’une de ses œuvres les plus importantes : Les Baigneuses. Pour la réaliser, il a travaillé, assis, durant des jours, les pinceaux coincés entre les doigts. Il s’agit de la toile dont il était le plus fier et il l’a même qualifiée comme étant le sommet et la synthèse de son art.
Il convient de préciser que malgré son handicap, Auguste Renoir ne s’est pas limité à la peinture. Ce grand-maître de l’impressionnisme décide également de se mettre à la sculpture. Certes, ses mains n’étaient plus aussi fidèles qu’autrefois, mais ses yeux remplaçaient parfaitement ses mains malades. Il emprunte alors les mains de Richard Guino, élève de Maillol, à qui il dicte et corrige des formes. Avec l’aide de ce dernier, il réalise une merveilleuse sculpture dénommée « La Vénus victorieuse ».
La disparition de Renoir
En 1919, la maladie a énormément ravagé le corps de l’artiste peintre. Il est au plus mal avec une douleur des plus insoutenables. L’artiste n’est plus qu’un squelette, mais il continue toujours de peindre afin d’atténuer sa souffrance. Pendant l’hiver de 1919, Auguste Renoir prit une fois de plus froid. Il souffrit notamment d’une congestion pulmonaire. Durant cette maladie, il fera quelques fois allusion à sa fin qui semblait imminente. Le 02 décembre 1919, alors qu’Auguste Renoir finissait à peine une nature morte, il eut un arrêt cardiaque mortel. Il s’endormit pour toujours.
La maladie d’Auguste Renoir n’a pas eu raison de son amour pour l’art, car même au seuil de la mort, il n’a pas arrêté de peindre. Tout cela fait incontestablement de cet illustre artiste, un véritable modèle de courage et de persévérance.